dimanche 12 février 2012

Avec les pictos, s'ajoutent quelques mots!

Plus ou moins 2 ans ont passées depuis le petit vidéo d'Antho et ses pictos.

Sachez qu'on a toujours besoin de pictos, surtout parcequ'Anthonin est assez difficile à comprendre comme vous pourrez le constater vous même dans le vidéo qui suit ce message.

Mon fils traîne dans sa valise une atteinte neurologique qui s'appelle la dyspraxie.
Ce bonus, qui s'ajoute à son TED complique son développement. Je dis  souvent qu'Anthonin fonctionne en permanence avec des mitaines de four dans les mains.
Avez-vous déjà essayer de vous habiller avec des mitaines de four?
Enfiler ses pantalons est l'étape qui lui est la plus facile pour le moment.
Et encore, c'est un vrai casse-tête pour lui quand, mal foutu, il passe ses 2 pieds en même temps dans une seule jambe.
On est loin de glisser méticuleusement le petit bout de la fermeture éclair dans sa petite maison ou d'attacher un petit bouton.

J'ai vu, et je revois encore, les micro étapes d'un processus avec Anthonin parcequ'il doit toutes les acquérir individuellement et les pratiquer et repratiquer 100 fois plus qu'un autre enfant afin qu'elles s'installent finalement dans une série d'actions fluides et spontanées.

Une fois que la série est créée, installée et 1000 fois exécutée, plus jamais elle ne disparaitra, mais l'inscription est lente, les petits pas comptés.
Quand je regarde mon fils, je le vois souvent peiner avec ses grosses mitaines et je suis si fière lorsqu'enfin il réussi aisément un encastrement simple de 9 morceaux.

Mais sa dyspraxie est plus large encore parcequ'en bonus, il a hérité d'une dyspraxie verbale.  La dyspraxie verbale est un peu dans le même ordre de la dyspraxie motrice. Les menus mouvement qu'il doit exécuter pour placer sa bouche dans le but de produire un son, d'avaler, de mastiquer et même de contrôler sa salive sont difficiles à prévoir et à exécuter.
Retrouver le chemin pour produire le son "f" est ainsi un vrai labyrinthe.
Il essait, se reprend et tâtonne. Il y arrive parfois. En fait, il y arrive de plus en plus, à force de pratique et d'exercices. Mais tel un tableau blanc, l'exécution tend à s'effacer et à dispraitre, de fois en fois.
Jusqu'à ce quun beau jour, elles finissent par s'installer pour ne plus disparaitre.

Si vous saviez le nombre de fois qu'il a du pratiquer AN-THO-NIN pour parvenir à dire son nom!
Nous jubilions, au début, de l'entendre dire TO puis de le voir chercher en disant TONIN... puis THO-NIN-ANTHONIN-ANTHONIN.
Il dit maintenant franchement son nom et ces paroles sont les plus douces à nos oreilles.

Vous comprenez mieux maintenant, dans quel chemin marche mon fils.

Vous verrez la dyspraxie d'Anthonin dans ce vidéo. Vous la verrez quand il mange son riz en en échappant la moitié :)
Puis dans sa manière de s'alimenter en prenant de bien trop grosses bouchées.
Si vous êtes fins observateurs, vous percevrez qu'il ne gère pas très bien le débit de l'eau quand il prend sa gorgée.
C'est son cerveau qui n'est pas tout en fait en contrôle des actions que son corps entreprend.

Mais c'est tout de même magnifique quand on considère que mon fils refusait de s'alimenter parcequ'il n'arrivait pas à ajuster son corps à son environnement, faisant ainsi du monde dans lequel il venait d'être parachuté, un endroit hostile dont il devait se méfier.

Vous verrez aussi son TED, qui fait qu'il capote sur la caméra et que c'est si envahissant qu'il a du mal à focusser sur autre chose. Mais ça c'est une autre histoire :)

Alors après les pictos, voici les mots d'Anthonin :)



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire