À pareille date l'année passée, nous étions déjà dans l'anticipation de l'entrée à l'école d'Anthonin.
Nous l'avions inscrit à Passe-Partout, il fréquentait le CPE... et une pré-maternelle adaptée (projet pilote au centre de stimulation l'Envol (www.lenvol.ca).
Un peu intense la maman? Toujours :)
Quand un profil mère poule fait un baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire, on peut s'imaginer que l'école est au coeur de ses préoccupations :)
On peut aussi s'imaginer que la préparation à la maternelle l'est tout autant.
Je dois l'avouer, j'avais peur (tous ceux qui me connaissent rient en ce moment dans leur barbe).
Mais en même temps, j'avais cette conviction inébranlable qu'Anthonin serait bien à l'école et l'école qu'il devait fréquenter était la même que sa grande soeur; une école alternative Waldorf.
Nous nous sommes donc lancés dans l'aventure, avons monté notre "dossier", parlé directement à tout les gens concernés (lire ici aussi la directrice des services en adaptation scolaire de notre commission scolaire) de notre désir qu'Anthonin fréquente la même école que sa soeur.
Puis, des professionnels sont venus l'observer, une psychologue... puis une orthophoniste, 2 fois plutôt qu'une, dans 2 milieux de vie différents.
J'ai parlé à ces professionnels d'Anthonin, en essayant toujours de dépeindre un portrait juste de mon fils. "Vous le connaissez bien" me suis-je fait souvent dire!
J'ai nommé tout ce que je connaissais d'Anthonin et de ce qu'il est... comme on décortique un spéciment de grenouille en biologie au secondaire.
Dépeignant tour à tour ses difficultés motrices, de planification, de langage.
J'en parlais avec une amie qui a des enfants autistes aussi, bizarre comme on développe un oeil analytique dans le processus avec nos enfants... C'est bizarre et à la limite malsain, disait-on.
Mais ça c'est une autre histoire :)
Puis, j'ai nommé en espérant secrètement que mes paroles auraient tout le poids du monde, que mon fils avait de grandes forces qui faisait qu'à notre sens, l'intégration était la meilleure des solutions pour lui!
"Vous savez madame, nous devons considérer la vision des autres personnes qui gravitent autour d'Anthonin".
et la classique "Oui, mais madame, si votre fils répondait si bien à l'intégration, il aurait fini par rattraper ses retards, on est probablement devant un enfant qui nécessite des services adaptés".
J'ai tout dit... tout entendu... puis j'ai attendu...
J'ai prié secrètement...
Le coeur gonflé d'espoir que quelqu'un quelque part regarderait Anthonin avec un peu de ce qu'on a dans les yeux et qu'il verrait tout ce que nous voyons de beau et de florissant en lui.
Puis, la nouvelle nous est arrivée par la poste.
Anthonin irait à l'école de notre village, tout de même intégré, mais quand même pas dans l'école de notre choix!
La déception était vive... mais vous vous doutez que je n'avais pas dit mon dernier mot!
Avec le recul, on oublie tout ce que ça demande d'énergie d'avoir des convictions et de tenir à celles-ci.
J'avais pourtant prévu le coup, je savais mes énergies calculées et je voulais m'éviter les coups de téléphone, l'angoisse de l'attente des retours d'appel... J'espérais que mes efforts en amont auraient portés fruit et qu'il m'éviterait la suite...
J'avais tord...
On a alors vraiment le goût de se rouler en boule... de brailler notre vie... et on le fait...
2 minutes, juste le temps de se dire qu'on est écoeurés qu'on soit encore obligés de passer par une bataille...
Parceque sincérement, avec un enfant comme Anthonin, on a beaucoup plus le désir d'être créatif que de se battre...
Puis, on prend le téléphone et on recommence...
"Bonjour, nous avons reçu votre lettre de refus, pourrais-je avoir plus de détails sur les raisons qui motivent votre décision, svp?"
"Cette décision est hors de mon contrôle, c'est une décision administrative d'organisation de services... bla bla bla..."
"Je comprends, puis-je avoir les coordonnées de la personne qui dirige ces services, svp?"
Puis, l'attente... parceque tous le monde est très occupés :)
Je me rappellerai toujours de la conversation avec cette dame.
Très affirmée dans ses propos "Nos services ne sont pas organisés pour intégrer un enfant en besoins particuliers à cette école."
Je me suis effondré comme je l'ai rarement fait.
J'ai pleuré... de découragement, de peine... un peu de colère mais surtout d'usure... D'usure d'être toujours obligés de débrouissailler, toujours...
"Je pensais qu'avec toute l'implication et le dossier d'Anthonin, j'aurais eu une petite chance"
Dis-je d'une voix éteinte, entre 2 sanglots...
"Vous savez madame, avec l'entrée au scolaire, vient une nouvelle vague de deuils"
Franchement, j'ai eu le goût de lui dire que les deuils, ils avaient toujours été plus en lien avec les gens qui gravitent autour de mon fils que de mon fils lui-même...
Mais une fois de plus, j'ai ravalé tout ce qui me passait par la tête de pensées...
Elle n'a eu accès qu'à quelques mots entre quelques sanglots...
Puis, en tout dernier lieu.. comme avec l'énergie du désespoir...
"Merci de votre retour d'appel, dites-moi quelle est l'étape d'après?"
Elle surprise: "Qu'est-ce que vous voulez dire?"
Moi: "Il doit bien y avoir une étape pour contester les décisions que vous prenez?"
"Madame Carter, laissez-moi prendre un crayon, je vais noter les motifs qui vous feraient contestez notre décision".
D'un coup sec, je n'avais plus de peine... Bizarrement, j'ai eu l'impression que ce n'était plus moi qui parlait, comme mue par une énergie nouvelle.
J'ai défilé, sans respirer toutes les raisons qui nous habitaient:
les droits de mon fils, d'avoir exactement les mêmes chances que ma fille, le choix de cette pédagogie particulière, même pour mon fils qui a des besoins particuliers, le fort désir de faire intégrer notre fils à cette même communauté qu'a intégrée ma fille et auquel il était déjà intégré, par la bande, et j'en passe...
En raccrochant, je me suis tout de suite demandée... "Et si je n'avais rien dit?"
Si je m'étais contenté de brailler, comme j'étais partie pour le faire! Que serait-il passé?
Puis, mon conjoint à appeller pour lui aussi parler de ses motivations.
Et pour bien préciser qu'il n'hésiterait pas à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les droits de notre fils soit respectés (moi je braille, lui il menace, chacun sa personnalité :))
Puis, il a rappellé, plusieurs fois pour savoir où ils en étaient rendus...
Car, vous vous en doutez, nous avons attendus...:)
Ils se sont donc assis, nous nous sommes fait dire que ça avait été jusqu'à la haute direction, car c'était une décision qui créait un précédent!
Puis, l'appel est arrivé, du cellulaire personnel de la directrice des services en adaptation scolaire elle-même pour nous dire sans détour que finalement, la décision avait penchée de notre côté!
Je me souviens être arrivée tard, ce soir là.
Nous parlions déjà depuis un petit moment moi et mon conjoint sur le perron dehors quand il m'annonce tout à coup qu'il avait eu des nouvelles de l'école et qu'Anthonin irait bel et bien à la même école que sa soeur!
J'ai pleuré... encore...
Puis, j'ai remercié intérieurement... remplie de gratitude...
Ébahie de voir mon conjoint remplit d'assurance.
Il répétait souvent à mon fils les dernières semaines :"Anthonin, tu vas aller à l'Eau Vive!:)"
Comme pour enraciner tout ça dans l'univers...
Et ça a marché!
Lui as-tu dit merci? Lui aie-je demandé, en parlant de la directrice des services en adaptation scolaire?
"J'ai pleuré de joie, est-ce que c'est assez pour toi?" m'a-t-il répondu :)
Toujours un peu dans ce sentiment partagé d'être redevable à tout le monde quand on obtient gain de cause, même si ce n'est que de la pure logique, à notre sens à nous.
Ça me remue tout plein de revisiter notre été en ce matin hivernal de tempête de neige...
J'ai fait un lonnnnnnggggg détour pour vous parler d'Anthonin aujourd'hui... à mi-chemin de son parcours de maternelle!
On lui laisse pousser les cheveux... Regardez comme il est beau :)
Anthonin est comme un poisson dans l'eau à sa nouvelle école!
Il a tissé de vrais liens d'amitiés et a son authentique place dans son petit groupe d'amis.
Lorsqu'il arrive le matin, c'est avec chaleur qu'il est accueillit.
"Antho, vient t'asseoir à côté de moi!" "Non, viens ici Antho".
Tout le monde le salue sur son passage, il rayonne de bonheur!
Me demande chaque soir, avant le dodo: "Kole?"
Comme pour se rassurer que le lendemain, il y retournera bel et bien!
J'ai reçu, dans les 2 dernières semaines, 2 invitations à des fêtes d'amis...
Je vous jure qu'il ne se passe pas une semaine sans que mon coeur de maman ne déborde de fierté.
Une grande et immense fierté de voir que mon fils attire la bienveillance et l'amitié de ses pairs.
Que sa place est intacte dans son groupe à l'école, que les demandes insistantes des autres enfants crée l'ouverture chez leurs parents pour ouvrir la porte de leurs maisons et l'invitent chez eux pour une fête d'amis.
Et ce, fort probablement s'ils ont des réserves ou inquiétudes.
Ma joie est sans borne et bien que je sois à même de constater la nécessité des services adaptés pour plusieurs enfants, je vois toute la richesse que peut amener l'intégration à mon fils et à tous ceux qui le cotoient au quotidien.
Je voyais l'autre jour un groupe de personnes vivant avec un handicap intellectuel.
Ils étaient dans un parc et en passant près d'eux, j'ai eu moi-même une réserve...
Un fond d'anxiété qui m'a fait voir un peu plus loin et me demander si un jour mon fils sera intégré dans ces groupes...
S'il sera dans un plateau de travail...
Si j'aurai besoin de le mettre dans un groupe pour adapter son quotidien...
La force du groupe, c'est nécessairement de prendre soin de tous et chacun... chacun avec ses forces et défis, non?!?!
Ainsi, à mon sens du moins, ça prend des gens de tous les genres pour assurer une synergie efficace.
J'aime penser que mon fils pourra faire partie d'une communauté diversifiée...
Qu'il pourra amener avec lui tout ce qu'il a de plus unique, une richesse magnifique à tous ceux qui feront partie de son entourage.
On aime souvent les gens qui nous ressemble...
Mon fils est différent... Mais il touche à quelque chose de doux et de tendre chez tout ceux qui le cotoie...
L'intégration à petite dose, même si ca coûte probablement plus cher à notre commission scolaire, a comme effet de donner un visage unique à la différence.
Il injecte à petite dose et de manière ajustée, un visage positif de l'autre... qui nous ressemble moins... Mais qui pourtant, n'est pas si éloigné de nous.
Il jette un pont, soudain franchissable parceque concret entre tous nos enfants... aussi différents puissent-ils être entre eux.
J'aimerais tellement que les dirigeants de toutes les commissions scolaires voient ce qu'Anthonin laissera comme trace chez ses camarades. J'aimerais qu'on mesure l'impact qu'à Anthonin chez ses camarades.
J'aimerais tellement qu'il y ait un Anthonin dans toutes les classes au Québec. Qu'on y voit un réel et tangible bien fondé.
Je disais à tout le monde qui voulait bien l'entendre que cette expérience d'intégration pourrait être aussi riche pour mon fils que pour les autres enfants qui fréquenteraient sa classe.
Je le savais parceque je connais mon fils... c'est un enfant magique!
Et je peux maintenant dire que j'avais raison...
Et pour faire vivre encore davantage la magie...
Une belle nouvelle chez les Carter-Dubuc :) avec un peu d'humour :)
On se tricote un quatrième petit miracle qui arrivera... en juillet!!!
Nous l'avions inscrit à Passe-Partout, il fréquentait le CPE... et une pré-maternelle adaptée (projet pilote au centre de stimulation l'Envol (www.lenvol.ca).
Un peu intense la maman? Toujours :)
Quand un profil mère poule fait un baccalauréat en enseignement en adaptation scolaire, on peut s'imaginer que l'école est au coeur de ses préoccupations :)
On peut aussi s'imaginer que la préparation à la maternelle l'est tout autant.
Je dois l'avouer, j'avais peur (tous ceux qui me connaissent rient en ce moment dans leur barbe).
Mais en même temps, j'avais cette conviction inébranlable qu'Anthonin serait bien à l'école et l'école qu'il devait fréquenter était la même que sa grande soeur; une école alternative Waldorf.
Nous nous sommes donc lancés dans l'aventure, avons monté notre "dossier", parlé directement à tout les gens concernés (lire ici aussi la directrice des services en adaptation scolaire de notre commission scolaire) de notre désir qu'Anthonin fréquente la même école que sa soeur.
Puis, des professionnels sont venus l'observer, une psychologue... puis une orthophoniste, 2 fois plutôt qu'une, dans 2 milieux de vie différents.
J'ai parlé à ces professionnels d'Anthonin, en essayant toujours de dépeindre un portrait juste de mon fils. "Vous le connaissez bien" me suis-je fait souvent dire!
J'ai nommé tout ce que je connaissais d'Anthonin et de ce qu'il est... comme on décortique un spéciment de grenouille en biologie au secondaire.
Dépeignant tour à tour ses difficultés motrices, de planification, de langage.
J'en parlais avec une amie qui a des enfants autistes aussi, bizarre comme on développe un oeil analytique dans le processus avec nos enfants... C'est bizarre et à la limite malsain, disait-on.
Mais ça c'est une autre histoire :)
Puis, j'ai nommé en espérant secrètement que mes paroles auraient tout le poids du monde, que mon fils avait de grandes forces qui faisait qu'à notre sens, l'intégration était la meilleure des solutions pour lui!
"Vous savez madame, nous devons considérer la vision des autres personnes qui gravitent autour d'Anthonin".
et la classique "Oui, mais madame, si votre fils répondait si bien à l'intégration, il aurait fini par rattraper ses retards, on est probablement devant un enfant qui nécessite des services adaptés".
J'ai tout dit... tout entendu... puis j'ai attendu...
J'ai prié secrètement...
Le coeur gonflé d'espoir que quelqu'un quelque part regarderait Anthonin avec un peu de ce qu'on a dans les yeux et qu'il verrait tout ce que nous voyons de beau et de florissant en lui.
Puis, la nouvelle nous est arrivée par la poste.
Anthonin irait à l'école de notre village, tout de même intégré, mais quand même pas dans l'école de notre choix!
La déception était vive... mais vous vous doutez que je n'avais pas dit mon dernier mot!
Avec le recul, on oublie tout ce que ça demande d'énergie d'avoir des convictions et de tenir à celles-ci.
J'avais pourtant prévu le coup, je savais mes énergies calculées et je voulais m'éviter les coups de téléphone, l'angoisse de l'attente des retours d'appel... J'espérais que mes efforts en amont auraient portés fruit et qu'il m'éviterait la suite...
J'avais tord...
On a alors vraiment le goût de se rouler en boule... de brailler notre vie... et on le fait...
2 minutes, juste le temps de se dire qu'on est écoeurés qu'on soit encore obligés de passer par une bataille...
Parceque sincérement, avec un enfant comme Anthonin, on a beaucoup plus le désir d'être créatif que de se battre...
Puis, on prend le téléphone et on recommence...
"Bonjour, nous avons reçu votre lettre de refus, pourrais-je avoir plus de détails sur les raisons qui motivent votre décision, svp?"
"Cette décision est hors de mon contrôle, c'est une décision administrative d'organisation de services... bla bla bla..."
"Je comprends, puis-je avoir les coordonnées de la personne qui dirige ces services, svp?"
Puis, l'attente... parceque tous le monde est très occupés :)
Je me rappellerai toujours de la conversation avec cette dame.
Très affirmée dans ses propos "Nos services ne sont pas organisés pour intégrer un enfant en besoins particuliers à cette école."
Je me suis effondré comme je l'ai rarement fait.
J'ai pleuré... de découragement, de peine... un peu de colère mais surtout d'usure... D'usure d'être toujours obligés de débrouissailler, toujours...
"Je pensais qu'avec toute l'implication et le dossier d'Anthonin, j'aurais eu une petite chance"
Dis-je d'une voix éteinte, entre 2 sanglots...
"Vous savez madame, avec l'entrée au scolaire, vient une nouvelle vague de deuils"
Franchement, j'ai eu le goût de lui dire que les deuils, ils avaient toujours été plus en lien avec les gens qui gravitent autour de mon fils que de mon fils lui-même...
Mais une fois de plus, j'ai ravalé tout ce qui me passait par la tête de pensées...
Elle n'a eu accès qu'à quelques mots entre quelques sanglots...
Puis, en tout dernier lieu.. comme avec l'énergie du désespoir...
"Merci de votre retour d'appel, dites-moi quelle est l'étape d'après?"
Elle surprise: "Qu'est-ce que vous voulez dire?"
Moi: "Il doit bien y avoir une étape pour contester les décisions que vous prenez?"
"Madame Carter, laissez-moi prendre un crayon, je vais noter les motifs qui vous feraient contestez notre décision".
D'un coup sec, je n'avais plus de peine... Bizarrement, j'ai eu l'impression que ce n'était plus moi qui parlait, comme mue par une énergie nouvelle.
J'ai défilé, sans respirer toutes les raisons qui nous habitaient:
les droits de mon fils, d'avoir exactement les mêmes chances que ma fille, le choix de cette pédagogie particulière, même pour mon fils qui a des besoins particuliers, le fort désir de faire intégrer notre fils à cette même communauté qu'a intégrée ma fille et auquel il était déjà intégré, par la bande, et j'en passe...
En raccrochant, je me suis tout de suite demandée... "Et si je n'avais rien dit?"
Si je m'étais contenté de brailler, comme j'étais partie pour le faire! Que serait-il passé?
Puis, mon conjoint à appeller pour lui aussi parler de ses motivations.
Et pour bien préciser qu'il n'hésiterait pas à prendre toutes les dispositions nécessaires pour que les droits de notre fils soit respectés (moi je braille, lui il menace, chacun sa personnalité :))
Puis, il a rappellé, plusieurs fois pour savoir où ils en étaient rendus...
Car, vous vous en doutez, nous avons attendus...:)
Ils se sont donc assis, nous nous sommes fait dire que ça avait été jusqu'à la haute direction, car c'était une décision qui créait un précédent!
Puis, l'appel est arrivé, du cellulaire personnel de la directrice des services en adaptation scolaire elle-même pour nous dire sans détour que finalement, la décision avait penchée de notre côté!
Je me souviens être arrivée tard, ce soir là.
Nous parlions déjà depuis un petit moment moi et mon conjoint sur le perron dehors quand il m'annonce tout à coup qu'il avait eu des nouvelles de l'école et qu'Anthonin irait bel et bien à la même école que sa soeur!
J'ai pleuré... encore...
Puis, j'ai remercié intérieurement... remplie de gratitude...
Ébahie de voir mon conjoint remplit d'assurance.
Il répétait souvent à mon fils les dernières semaines :"Anthonin, tu vas aller à l'Eau Vive!:)"
Comme pour enraciner tout ça dans l'univers...
Et ça a marché!
Lui as-tu dit merci? Lui aie-je demandé, en parlant de la directrice des services en adaptation scolaire?
"J'ai pleuré de joie, est-ce que c'est assez pour toi?" m'a-t-il répondu :)
Toujours un peu dans ce sentiment partagé d'être redevable à tout le monde quand on obtient gain de cause, même si ce n'est que de la pure logique, à notre sens à nous.
Ça me remue tout plein de revisiter notre été en ce matin hivernal de tempête de neige...
J'ai fait un lonnnnnnggggg détour pour vous parler d'Anthonin aujourd'hui... à mi-chemin de son parcours de maternelle!
On lui laisse pousser les cheveux... Regardez comme il est beau :)
Anthonin est comme un poisson dans l'eau à sa nouvelle école!
Il a tissé de vrais liens d'amitiés et a son authentique place dans son petit groupe d'amis.
Lorsqu'il arrive le matin, c'est avec chaleur qu'il est accueillit.
"Antho, vient t'asseoir à côté de moi!" "Non, viens ici Antho".
Tout le monde le salue sur son passage, il rayonne de bonheur!
Me demande chaque soir, avant le dodo: "Kole?"
Comme pour se rassurer que le lendemain, il y retournera bel et bien!
J'ai reçu, dans les 2 dernières semaines, 2 invitations à des fêtes d'amis...
Je vous jure qu'il ne se passe pas une semaine sans que mon coeur de maman ne déborde de fierté.
Une grande et immense fierté de voir que mon fils attire la bienveillance et l'amitié de ses pairs.
Que sa place est intacte dans son groupe à l'école, que les demandes insistantes des autres enfants crée l'ouverture chez leurs parents pour ouvrir la porte de leurs maisons et l'invitent chez eux pour une fête d'amis.
Et ce, fort probablement s'ils ont des réserves ou inquiétudes.
Ma joie est sans borne et bien que je sois à même de constater la nécessité des services adaptés pour plusieurs enfants, je vois toute la richesse que peut amener l'intégration à mon fils et à tous ceux qui le cotoient au quotidien.
Je voyais l'autre jour un groupe de personnes vivant avec un handicap intellectuel.
Ils étaient dans un parc et en passant près d'eux, j'ai eu moi-même une réserve...
Un fond d'anxiété qui m'a fait voir un peu plus loin et me demander si un jour mon fils sera intégré dans ces groupes...
S'il sera dans un plateau de travail...
Si j'aurai besoin de le mettre dans un groupe pour adapter son quotidien...
La force du groupe, c'est nécessairement de prendre soin de tous et chacun... chacun avec ses forces et défis, non?!?!
Ainsi, à mon sens du moins, ça prend des gens de tous les genres pour assurer une synergie efficace.
J'aime penser que mon fils pourra faire partie d'une communauté diversifiée...
Qu'il pourra amener avec lui tout ce qu'il a de plus unique, une richesse magnifique à tous ceux qui feront partie de son entourage.
On aime souvent les gens qui nous ressemble...
Mon fils est différent... Mais il touche à quelque chose de doux et de tendre chez tout ceux qui le cotoie...
L'intégration à petite dose, même si ca coûte probablement plus cher à notre commission scolaire, a comme effet de donner un visage unique à la différence.
Il injecte à petite dose et de manière ajustée, un visage positif de l'autre... qui nous ressemble moins... Mais qui pourtant, n'est pas si éloigné de nous.
Il jette un pont, soudain franchissable parceque concret entre tous nos enfants... aussi différents puissent-ils être entre eux.
J'aimerais tellement que les dirigeants de toutes les commissions scolaires voient ce qu'Anthonin laissera comme trace chez ses camarades. J'aimerais qu'on mesure l'impact qu'à Anthonin chez ses camarades.
J'aimerais tellement qu'il y ait un Anthonin dans toutes les classes au Québec. Qu'on y voit un réel et tangible bien fondé.
Je disais à tout le monde qui voulait bien l'entendre que cette expérience d'intégration pourrait être aussi riche pour mon fils que pour les autres enfants qui fréquenteraient sa classe.
Je le savais parceque je connais mon fils... c'est un enfant magique!
Et je peux maintenant dire que j'avais raison...
Et pour faire vivre encore davantage la magie...
Une belle nouvelle chez les Carter-Dubuc :) avec un peu d'humour :)
On se tricote un quatrième petit miracle qui arrivera... en juillet!!!
Toutes mes félicitations Sonia.. une belle bataille réussite.. mais surtout pour l'agrandissement de votre famille...
RépondreSupprimerChose à part:
J'aimerais te joindre s'il t'est possible de m'écrire au anickroy@videotron.ca (besoin d'info sur le groupe de soutien TED)Merci!
Anick
Que de courage! Je travaille en Ted depuis des années et j'adore voir des parents se battirent comme vous car avec eux a nos cotes, nous essayons par tous les moyens d'emmener leur enfant plus loin! Lâchez pas!
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